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Le musée Fabre

Le conservateur en chef du musée Fabre, Monsieur Olivier Zeder

Les collections
Le musée est né grâce à une volonté pédagogique de François-Xavier Fabre. Collectionneur passionné, il décide en 1825 de léguer sa collection d’art à la ville de Montpellier à la condition qu’elle soit à disposition des habitants dans un lieu choisi et qu’elle y reste pour toujours. Sa collection est principalement composée de tableaux et de dessins des périodes classique et néo-classique. Le maire de l’époque annonce l’ouverture du musée, dont Fabre se proclamera lui-même conservateur à vie. En 1836, Antoine Valedeau lègue sa collection de peintures, ajoutant à celles du musée des artistes hollandais et flamands comme Rubens, et le Tenier. Enfin, Alfred Bruyas en 1868 donne sa collection de peintures contemporaines, parmi laquelle on peut citer des artistes comme Gustave Courbet ou Eugène Delacroix. Le fonds du musée est constitué de collections personnelles, reflétant les goûts de ses multiples bienfaiteurs.

Dans les années trente, l’Etat procure des œuvres postimpressionnistes au musée. Parallèlement, les institutions comme le Louvre, Orsay ou le musée d’art moderne complètent les collections du musée en y envoyant plusieurs de leurs œuvres. Après la Seconde Guerre Mondiale, l’Etat met en place une politique d’acquisition, et achète alors des œuvres d’art abstrait pour le musée Fabre. Les collections du musée comprennent dès lors des peintures, sculptures, dessins et gravures.

Actuellement, 700 tableaux sont exposés et 1100 se trouvent en réserve.

Le rôle du conservateur, l’exemple de Monsieur Zeder.
Olivier Zeder, conservateur en chef du patrimoine au Musée Fabre a d’abord suivi une formation en histoire de l’art à Aix en Provence, avant d’entrer à l’Institut National du Patrimoine à Paris. Une fois diplômé, il part au musée d’Arras pour en être le conservateur. Il reste trois ans dans le Nord-Pas-de-Calais avant de rejoindre l’équipe du musée Fabre en tant que conservateur en chef.

A ce moment là, l’équipe étant relativement restreinte, Monsieur Zeder occupe une large partie de son temps à des tâches administratives. Ce n’est qu’après la rénovation du musée, lors de l’agrandissement de l’équipe, qu’il a pu se concentrer principalement sur des missions scientifiques.

Objectifs et motivations de la rénovation du musée Fabre

Les années 1990, voient naître une réflexion sur la rénovation des salles du musée. Cette rénovation émane de la volonté de Georges Freche, qui veut faire rayonner Montpellier d’un point de culturel. Un musée d’art ancien, moderne et contemporain s ‘avère être un équipement culturel essentiel pour répondre à cet objectif. Cela se concrétise par un projet de rénovation et d’agrandissement du musée Fabre. La société des amis du musée, qui compte environ 2000 adhérents joue également un rôle important dans cette décision grâce à son poids politique au sein de la municipalité.

Il existe alors une forte demande envers l’art contemporain à Montpellier. En effet dans les années 1990, aucune structure n’exposait d’art contemporain à part le FRAC. Les collections du musée étant essentiellement composées d’œuvres modernes et anciennes, il était impératif d’étoffer les collections d’art contemporain, et de créer de nouvelles salles d’exposition.

C’est justement à ce moment que l’artiste Pierre Soulages propose de donner une vingtaine d’œuvres à la ville de Montpellier. La ville avait déjà laissé passer une belle opportunité en refusant le don de la galerie Lambert quelques années auparavant. Elle ne peut alors ignorer une telle opportunité, et saute sur l’occasion, en acceptant le don de Soulages.

Problèmes liés au bâtiment
Le choix est fait de construire des parties modernes, en sollicitant l’accord des monuments historiques pour mener à bien les travaux. En effet, le bâtiment qui abrite le musée est un ancien collège jésuite de la fin du XVIII° siècle, qui comporte de nombreux espaces typiques de ce genre d’architecture : réfectoire, salle de classe, voûtes très basses, peu de place pour les réserves, où il est impossible de creuser, à cause des risque d’infiltration. De plus, le bâtiment est placé dans un secteur sauvegardé, il est donc impossible de détruire quoi que ce soit.

Un problème, demeure, le musée partage des lieux avec la bibliothèque, et les deux institutions commencent à manquer de place. Il devient finalement impossible de conserver les deux dans le même bâtiment.

C’est un vrai dilemme auquel la mairie doit faire face : de par le testament de Fabre, le musée est tenu d’exposer ses collections dans ce lieu historique, et proche du centre ancien. En parallèle, il existe une volonté de créer une bibliothèque à rayonnement régional.

Finalement, la solution se matérialise par le déplacement de la bibliothèque dans un nouveau quartier de la ville, Antigone, au sein d’un bâtiment neuf, et plus accessible. Le musée Fabre reste seul maître des lieux.

Les travaux
En 2002, le musée ferme pour travaux. Un chantier des collections est lancé par la même occasion. De nombreuses œuvres sont prêtées à l’étranger pour financer le chantier, et les acquisitions d’œuvres d’art.

Un concours d’architecte est lancé pour construire de nouveaux espaces, sans dénaturer l’ancien bâtiment. Par ailleurs, Soulages est aussi impliqué dans la conception des salles, via une participation régulière aux réunions, et aux diverses prises de décision.

Très vite, l’équipe fait face à un problème de budget : le coût estimé des travaux correspond à la création d’un nouveau bâtiment, ce qui est inférieur à une rénovation, beaucoup plus onéreuse. Il faut alors revoir les travaux à la baisse, et faire une croix sur certains projets trop couteux, comme la salle d’exposition temporaire souterraine.

Au total, le musée restera fermé pendant cinq ans, dont quatre ans et demie de travaux et six mois d’accrochage. Il ouvre à nouveau ses portes en janvier 2007. Le budget total pour la rénovation du bâtiment aura été de 62 millions d’euros, et sa surface a été multipliée par trois, soit environ 9 000 m2.

Politique d’acquisition et d’exposition

Environ 400 000 euros par an sont destinés aux acquisitions. Jusqu’à présent, le musée concevait quatre à cinq expositions par an : des rétrospectives, des expositions monographique, le plus souvent à partir des fonds du musée.

La salle des expositions temporaires atteint les 900 m2. Elle permet à la fois d’animer la vie culturelle du musée, de faire revenir les différents publics régulièrement au musée, ainsi que de concevoir des expositions à visée scientifiques. Dans une volonté d’attirer le plus de public, les expositions de grande ampleur sont très souvent programmées l’été, période où Montpellier et les alentours voient leurs populations s’agrandir grâces aux festivals et autres manifestations culturelles.

Depuis cette année, le musée fait face à des réductions budgétaires. En conséquence, le nombre d’expositions temporaires a diminué: deux à trois par an, désormais.

Le musée reçoit environ 250 000 à 300 000 visiteurs par an, répartis équitablement entre les collections permanentes et les expositions temporaires.

En 2002, le musée passe sous le contrôle de l’agglomération, mais les collections appartiennent toujours à la mairie. Avec la création de la métropole Montpellier, la conservation espère voir les budgets augmenter.

Budget de fonctionnement et équipe

Une fondation d’entreprise est créée en 2007 pour soutenir le musée : 25 sociétés s’engagent ainsi à donner 10 000 euros par an au musée, ce qui lui assure un revenu annuel régulier de 250 000 euros.

Le budget de fonctionnement est de cinq millions d’euros, dont un million et demi est alloué au gardiennage et entretien du musée, qui sont externalisés pour plus d ‘économie et de flexibilité.

L’équipe se compose d’un quarantaine d’employés : deux conservateurs, une direction administrative, un service de documentation, un cabinet des dessins, un chargé de communication, quatre employés au service des expositions, deux personnes au multimédia, dix-sept personnes en médiation (guides-conférenciers, animateurs, plasticiens), un service du mécénat, une équipe technique (régisseurs).

Le service des publics est animé par un réel souci d’aller vers les publics empêchés, et travaille pour cela en étroite collaboration avec les associations, prisons, et hôpitaux de la ville.

Marie Langrée et Violette Frères