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Le château des ducs de Bretagne

un patrimoine au cœur d’une ville

Au cœur de la ville de Nantes, sur les rives de la Loire, le château des ducs de Bretagne domine de toute sa hauteur.

Un château, autrefois propriété royale
C’est en 1462 qu’il fut édifié par François II, avant-dernier duc de Bretagne. Le choix de Nantes, entre l’Aquitaine et la Bretagne et à 60km de l’océan, est stratégique, comme l’emplacement de l’édifice sur les bords de l’un des bras de la Loire. François II décida de l’emplacement du château à la place d’un ancien édifice construit au XIIIe siècle sur les remparts gallo-romains. Dès 1532 le duché entrait dans les possessions du roi de France par les mariages successifs d’Anne de Bretagne avec Charles VIII et Louis XII. Mais les souverains français se désintéressent de la demeure. Sous François Ier, un petit bâtiment est aménagé dans la cour, appelé le « petit gouvernement ». Entre les XVIIe et  XIXe siècles, le château des ducs de Bretagne suivit le sort de nombreux autres monuments médiévaux et fut transformé en prison et caserne. Les différents aménagements faits pour adapter le monument aux besoins de ses occupants le dégradèrent considérablement.

Des collections singulières pour un lieu patrimonial particulier
En 1915, la ville rachète le château à l’Etat pour une somme symbolique : l’édifice avait été classé Monument historique en 1862 mais n’avait encore connu aucune campagne de restauration. Un projet de l’architecte Devrain, au début du XXe siècle, propose une reconversion de l’édifice en hôtel de ville de style néogothique mais cette idée n’a pas été adoptée par la municipalité nantaise. Par contre, en 1921 l’idée de valoriser le château par la création d’un musée est retenue et un premier conservateur est recruté. Un musée des arts décoratifs est d’abord installé, puis des collections d’arts et traditions populaires de Bretagne viennent s’y juxtaposer : le conservateur est en effet passionné d’histoire bretonne. Il est également à l’origine de deux autres musées situés à l’extérieur du château : un musée d’art religieux et un musée de Nantes par l’image. Les lieux sont fermés pour cause d’insalubrité en 1960 et les collections rejoignent le château. Après le bombardement du musée des Salorges en 1943, les collections d’histoire industrielle de Nantes sont également rapatriées au château. Enfin, à la fin des années 60, des pièces d’art textile contemporain sont exposées dans la tour du fer à cheval, à l’initiative du nouveau conservateur. La diversité des collections trouve ainsi son originalité dans la personnalité des conservateurs.

Un chantier de longue haleine pour un projet ambitieux
En 1990, l’élection de Jean-Marc Ayrault marque un tournant dans l’histoire du château : Marie-Hélène Jouzeau est alors chargée d’établir un diagnostique sanitaire et muséographique de l’ensemble castral ; elle étudie également la question des publics et de la situation de l’édifice dans la ville. Une incohérence entre le contenant (le château) et le contenu (les collections) est mise à jour, ainsi qu’un désir des publics de redécouvrir ce lieu. Un partenariat entre la ville, l’Etat, la région et le département est mis en place. Pendant les campagnes de restauration, confiées à Jean-François Bodin, architecte-muséographe, un espace est mis à disposition du public, ainsi que les deux expositions temporaires, dans l’objectif de faire participer les Nantais au projet par leur présence. La réhabilitation du monument rencontre toutefois quelques obstacles et ralentissements : desquamation de la pierre de tuffeau, conservatisme du centre des Monuments Historiques, coûts de plus en plus élevés, fouilles archéologiques …

Une muséographie réfléchie: château et collections enfin unis

Espace multimédia - découvrir virtuellement la ville de Nantes autrefois
Le projet de restauration attache de l’importance à la question de l’accès des personnes handicapées, ainsi qu’à la cohérence entre muséographie et architecture. L’objectif est la valorisation des collections et du château : 32 salles retracent les épisodes marquants de l’histoire nantaise. Le château est considéré comme l’élément majeur des collections, il a donc fallu adapter la muséographie à l’architecture originelle. Seules deux salles échappent à cette logique : celles qui présentent l’histoire de la traite négrière dont la ville de Nantes a été une place forte. Ces pièces ont été installées de sorte que le public ressente une certaine oppression lorsqu’il y pénètre, comme s’ils se trouvaient dans l’entrepont d’un navire négrier.
Situé dans le cœur de la ville de Nantes, le château des ducs de Bretagne permet aux nantais de se réapproprier et d’assumer l’histoire de leur ville

[Site du Château des Ducs de Bretagne] www.chateau-nantes.fr

 

Chloé Fauvin, Amèlie Villard