Il est 12H20, une cinquantaine de personnes presse le pas pour entrer dans la salle du Théâtre Molière-Aquitaine investie par le Bordeaux Jazz Festival. Cette septième édition a pour ambition de présenter au grand public une palette de concerts originaux et de partager des débats et discussions dans différents espaces culturels de Bordeaux. Après une rapide présentation du directeur du festival, Philippe Méziat, deux artistes prennent place sur la petite scène éclairée. Jean-François Pauvros à la guitare électrique et micro, Hélène Breschand à la harpe électrique. Le concert pourrait être classé dans la rubrique « Jazz expérimental » : la guitare jouée à l’archet murmure, grince et chantonne tandis que la harpe par moment lyrique, s’improvise guitare électrique ou percussion. Grâce à l’ambiance intimiste de la salle, le public peut aisément se concentrer sur ce curieux mélange. Une expérience intéressante dont on peut par ailleurs saluer la gratuité mais aussi l’apéro - vin offert à la fin du concert !
Nous voici à nouveau devant le théâtre Moliere-scène Aquitaine, sans le savoir à l’emplacement d’un ancien cinéma érotique. Un changement de vocation qui nous offre la possibilité de découvrir un espace culturel à part, où la création artistique et sa découverte par le public ne trouvent jamais le repos. Sous l’impulsion de son directeur Joël Brouch, l’Office Artistique de la Région Aquitaine a décidé de mener à bien son projet, qui vise à favoriser l’accomplissement des artistes et l’appropriation de leurs œuvres par le public bordelais ou aquitain, entre les murs du Molière. Le Molière, une composition multiple : un "hall d’entrée-bar" qui crée immédiatement une ambiance conviviale et encourage la rencontre entre les différents opérateurs culturels et le public ; une salle de réunion réservée aux temps de réflexion pendant lesquels la culture est « mise en débat » et une salle de spectacle en permanence artistique. Lieu de répétition, de création et d’expérimentation, la scène est investie par des compagnies à toute heure de la journée. S’extirpant ainsi du cercle infernal "création-diffusion", les acteurs multidisciplinaires prennent possession des lieux et leur temps pour créer, dans le cadre de résidences rémunérées. En outre, leur implantation dans un lieu culturel aquitain permet à ces compagnies, venant de tous horizons artistiques, d’acquérir une légitimité certaine sur le territoire. Cette action trouve son moment de consécration lors des « Rendez vous avec le public ». Pendant la saison culturelle, 40 occasions se présentent au public, à 18h30, de rencontrer l’artiste, qui lui parlera et le fera parler de son travail, qu’il soit au tout début, a mi-parcours ou a la fin de son oeuvre. Donner corps à l’effort de création de l’artiste, sous les yeux du public, voila une importante mission culturelle que s’est assignée l’OARA. Les publics bordelais et aquitain semblent être toujours plus nombreux à ces rencontres d’un autre type, qui permettent de tisser des liens nouveaux et privilégiés autour de la culture vivante. N’hésitez pas à aller sur le site de l’OARA.
